Les secrets du bleu profond et autres histoires...

Déperdition.

L'éternel repos qui t'assaillit, un jour de printemps.
L'hiver languissait d'en finir, le soleil en ce bref instant de clarté nouvelle t'a saisi sur la crête rêche de ton sourire.
L'eau sombre se referma sur les clapotis du rien.
Tout fut dit, ainsi sois-je.

D'une seule caresse
Je te fais briller de tout ton éclat.


_________________________Paul Eluard XVII ( Capitale de la douleur)

Une Chaise sur la montagne *


(Cette histoire là de Rose commence comme ça)

« Quand les montagnes sont vraiment vraies elles sont bleues.
Rose savait qu'elles étaient bleues et le bleu était sa couleur préférée. Elle savait qu'elles étaient bleues et elles étaient loin ou près selon que la pluie allait ou venait. La pluie allait ou la pluie venait n'importe quel jour.
Et ainsi Rose pouvait regarder et voir et mon Dieu les montagnes pouvaient être bleues.
Et alors un jour elle vit une montagne proche et il faisait alors tout à fait clair.
C'est ainsi que Rose sut que dire.
Ecoute.
Les montagnes sont hautes, là haut il y a un ciel, la pluie est proche, les montagnes sont claires les montagnes sont bleues c'est vrai et une montagne deux montagnes trois montagnes ou quatre quand il y a des montagnes il y en a toujours plus.
Même vues de la porte.
Ainsi pouvait dire Rose quand chaque jour elle prenait ce chemin.
Rose était là à l'école.
Là étaient les montagnes et elles étaient bleues, oh ma chère bleues bleues tout simplement bleues ma chère bleues doucement bleues oui bleues. »
[...]

« Mais aux montagnes oui Rose pensait aux montagnes et au bleu quand il était sur les montagnes et aux plumes quand des nuages comme des plumes étaient sur les montagnes et aux oiseaux quand un petit oiseau et deux petits oiseaux et trois et quatre et six et sept et dix et dix-sept et trente et quarante petits oiseaux venaient tous voler et un grand oiseau vint voler et les petits oiseaux vinrent voler et ils volèrent plus haut que le grand oiseau et ils descendirent et un et puis deux et puis cinq et puis cinquante vinrent becqueter la tête du grand oiseau et lentement le grand oiseau vint s'abattre entre les montagnes et les petits oiseaux rentrèrent tous chez eux. Les petits oiseaux rentrent effectivement chez eux après avoir fait peur au grand oiseau.
Comme Rose pensait quand elle était en train de penser. Rose pouvait devenir toute ronde en pensant ses yeux sa tête sa bouche ses mains, elle pouvait devenir toute ronde pendant qu'elle pensait et alors pour soulager son oreille sa pensée elle chantait.
Elle chantait une chanson de la montagne.
Elle chantait,

« Chère montagne grande montagne vraie montagne montagne bleue oui montagne haute montagne toute montagne ma montagne, je viendrai t'escalader avec ma chaise et une fois là montagne une fois là je penserai, montagne si haute, qui donc se soucie du ciel oui montagne non montagne oui je serai là. »

« Des larmes lui vinrent aux yeux.
Oui montagne dit-elle oui je serai là.
Et alors comme elle regardait elle vit qu'une montagne avait un sommet et le sommet était une prairie et la prairie s'élevait jusqu'à une pointe et sur la pointe oh mon Dieu oui sur la pointe oui Rose mettrait une chaise et elle s'assièrait là et oui elle y veillait oui là elle mettrait une chaise là là et partout elle verrait partout et elle siègerait sur cette chaise, oui là.
Et elle le fit et c'est ainsi qu'elle le fit. Toute seule elle le fit. Elle et la chaise là là, et là ce n'était pas bleu, non mon Dieu non là c'était vert, là l'herbe et les arbres et les rochers sont verts pas bleus là il n'y avait pas de bleu mais le bleu était sa couleur préférée malgré tout. »

* Gertrude Stein, Le Monde est rond, éd. Deuxtemps Tierce, 1984, p. 34, ...

«... pour un oiseau », extraits (Ponge F., La Rage de...)

« pour Ebiche »

« L'oiseau. Les oiseaux. [...] »


« Le mot OI S E A U : il contient toutes les voyelles. Très bien, j'approuve. Mais [...] »

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« Certains oiseaux vivent seuls, ou avec leur seule famille immédiate, d'autres en petites bandes, d'autres en grandes bandes. [...] »

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« Comment apparaît l'oiseau dans la vie d'un homme ? Comme une surprise dans le champ de sa vision. [...] »

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« Je croyais écrire mille pages sur n'importe quel objet, et voici qu'à moins de cinq je suis essoufflé, et me tourne vers la compilation ! Non, je sens bien que de moi (et de l'oiseau) je peux naïvement tirer autre chose. Mais au fond ce qui importe, n'est-ce pas de saisir le nœud ? [...] »

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« [...]
Nous ferons des pas merveilleux, l'homme fera des pas merveilleux s'il redescend aux choses (comme il faut redescendre aux mots pour exprimer les choses convenablement) et s'applique à les étudier et à les exprimer en faisant confiance à la fois à son œil, à sa raison et à son intuition, sans préventions qui l'empêche de suivre les nouveautés qu'elles contiennent – et sachant les considérer dans leur essence comme dans leurs détails. Mais il faut en même temps qu'il les refasse dans le logos à partir des matériaux du logos, c'est-à-dire de la parole.
Alors seulement sa connaissance, ses découvertes, seront solides, non fugitives, non fugaces. »
[...]
Paris, mars-septembre 1938

*
[...]

*
L’œillet
Le mimosa
Le carnet du bois de pins
La Mounine ou note après coup sur un ciel de Provence

........
* offert par M.-J., 2003, 2004 ?

Fulgurance des émaux bleus...

"Que tout déchirement (bleu) refasse noeud aux lèvres qu’un mot avant de se dissiper figurera ."

A.B.

Deca-florilège des rescapés

ça me fait du bien...

6/10 - 17h38
Il y a du manque présence : un jour passe

8/10 - 19h55
Chocolat... Fève... amande... le vent... j'ai envie de jtm

10/10 - 20:04:14
Envie d'être avec toi sous couette

11/10 - 09:43:17
Je suis tellement étonné de cette relation

14/10 - 13:36:58
La lune sur l'étang te dit des reflets or ancien et bleu silence... Baisers

15/10 - 12:34:43
C'est presque l'été ici... les oranges et les grenades font les amours dans un chat-leur désinvolte... Baiser ronronant...

27/10 - 21h35
Un zest de caresse... De baiser et une tranche de mandarine sur tes lèvres...

30/10 - 22:53:50
Je mettrai mes mains là où tu veux les sentir... Comme tu veux les sentir...

06/11 - 19h55
Etirement d'entre semaines... longueurs langueurs. Alors que le désir pointe son ? baiser

20/11 - 12h35
Baiser du sud ensoleillé et bleu sensitif...

Le temps passe,égraine le désir, le prend et le re-sème, une pierre frotte l'autre, elle "s'endoucit" galet dans une forme souvent ovale dont s'éprend celle qui a passé et passe celle qui a frotté, parfois longtemps après du sable doux en est issu qu'il caresse sur le bord de la mer mais il fut un temps où il crissait sous des pieds fragiles.

la dualité


du désir comme rapport à l’autre et de la jouissance comme rapport au temps. L’objet a permet à « la jouissance de condescendre au désir » (Séminaire X). D’où la fameuse formule de l’amour dans son adresse à l’autre : « je te demande de refuser ce que je t’offre, parce que ce n’est pas ça », pas ça, c’est-à-dire le jaillissement insaisissable du commencement.

"dignité du galet
veiné d'un fil de lune.
la veine bat comme un grillon
qui appelle le lendemain,
le pincement de la harpe
l'ensaisissement des mains.
juste à entendre son crissement
noctambule
l'encarapacement d'élitres
fines
fine de lulle.
Une lulle. une lunille. une lunule. Lunula. le petit lunul a."

Des Hommes en bleu :

BiblioMonde : Bibliographie Touareg


"Notre écriture à nous, au Hoggar,
est une écriture de nomades
parce qu'elle est tout en bâtons
qui sont les jambes de tous les troupeaux.
Jambes d'hommes, jambes de méhara,
de zébus, de gazelles,
tout ce qui parcourt le désert.
Et puis les croix disent si tu vas à droite
ou à gauche. Et les points, tu vois, il y a
beaucoup de points. Ce sont les étoiles
pour nous conduire la nuit, parce que nous,
les Sahariens,
nous ne connaissons que la route,
la route qui a pour guide, tour à tour,
le soleil et puis les étoiles.
Et nous partons de notre coeur,
et nous tournons autour de lui
en cercles de plus en plus grands,
pour enlacer les autres coeurs
dans un cercle de vie, comme l'horizon
autour de ton troupeau et de toi-même."

(Transcription d'un poème touareg)

A propos des mots...

« […] les représentations de chose constituent la ressource métaphorique inépuisable de création libre – création poétique de sens.
C'est alors qu'on peut s'interroger sur la fonction que prendrait l'écriture – en quelque sorte entre représentations de chose et représentation de mot. Que l'écriture soit entre les choses et les mots revient à en faire un acte d'effraction et de passage et ainsi à lui reconnaître le pouvoir d'exister essentiellement comme métaphore. […]
Et si l'écriture n'était que transcription matérialisée d'une écoute sans entendre, rien ne saurait empêcher de traiter les mots comme des choses sonores que l'inconscient n'aurait aucune raison de refuser. [...] Ecrire c'est frayer aux choses leur temps dans le silence et confier ainsi aux mots le pouvoir de les dire – du silence – dans ce qu'elles sont. [...] »

Pierre Fédida, L'absence, p. 43, 44.

Goût du bleu, sans cesse .

Chaque bleu à lame à une histoire...

Je bruisse..Tu puises...Il luise...
Vous bleuissez..

Et cause toujours, d'amour ( aux poètes..)

Doute... Certitudes...

« Quand nous sommes sous le coup de l’émotion,
nos certitudes établies fondent comme neige au soleil
et les repères rassurants de l’existence se dérobent.
Henri Maldiney aime à dire que « le réel,
c’est ce qu’on n’attendait pas », qu’il n’y a de réel
que l’inimaginable. En ce sens, les émotions nous ramènent au réel,
en provoquant la faillite de toute prétention de maîtrise idéalisée du monde.
L’épreuve émotive traduit le fait que le réel se donne comme le surprenant,
c’est-à-dire littéralement comme excédant toute prise.
Elle nous dévoile qu’en deçà même de la connaissance où domine un sujet
altier toisant son objet, nous entretenons un lien charnel avec le monde. »

le chantier du bleu est à son acmé...
D'accord, monsieur qui aime le mot acmé y compris et même pour un chantier !
Je t'embrasse.

Ah, l'art du bateau hivré.

J'aime bien le bleu cerise, là!!!

Alli B. Good a écrit:J'aime bien le bleu cerise, là!!!

Entention ! Si tu en manges : ça donne l'amour...

Lumière trop crue, sensation inerte, silence des cadences en vagues.